Résumé de mon GRP 2025!
Cette course, c'est celle que j’attends le plus en 2025...un challenge pour moi car mon objectif est de le faire seule.
2ème fois que je me lance sur une si longue distance après les Templiers que j'avais fait avec Joris.
Départ à 5h de Vieille Aure, l’ambiance est là avec environ 1500 coureurs prêts à en découdre avec la montagne.
Ayant fait les 40kms du Néouvielle ,je connais le début et la fin du parcours.
Départ tranquille pour arpenter les 20 premiers kms de côtes.
Mes bâtons m’aident bien. Je me remémore pleins d’endroits différents de ce début de parcours où j’avais souffert y'a 2 ans car les nausées avaient été présentes du 5 au 20ème km. Cette fois ci, tout va bien alors je savoure ses 1er kms...j’attends et je scrute le ciel pour ne pas rater le lever de soleil et ai la chance de pouvoir le capturer en photo.
Je rencontre un gars du RAPV avec qui je discute et qui finalement connait pleins de très bons copains...Le monde est petit...direction les différents cols et notamment, pour commencer le col du Portet pour ensuite descendre sur Merlan...Ça fait du bien de courir un peu et de dégourdir les jambes...En arrivant au Merlan ,je me remémore les retrouvailles d'Amandine avec ses enfants la veille et m’imagine que les miens m’embrassent et m’encouragent même s'ils ne sont pas là.
Direction ensuite le col du Bastanet: ce col rempli de souvenirs et d’émotions pour moi...
Les paysages sont magnifiques mais le terrain est très technique, ne permettant pas de courir...des descentes avec des glissades, des rochers à n’en plus finir mais je savais qu’en venant ici ,tout ne serait pas simple...sinon c'est pas drôle...
J’entends parler, parmi les coureurs du prochain col: le serpolet! Il semble faire peur à bcp alors je sais pas trop à quoi m’attendre...surtout que je suis une piètre grimpeuse...et effectivement ,il est long, très long, voire très très long...et une fois arrivée en haut et bien il faut redescendre...après les mollets ,c'est à mes cuisses de bosser un peu...les jambes commencent déjà à piquer mais j’apprécie le parcours, les moments où je me retrouve toute seule au milieu de cette nature parfois hostile et où les trajets ne sont pas si faciles que ça !
Direction la Mongie, ma mère et son conjoint m’attendent alors ma motivation est là. Je vais pouvoir manger un peu pour reprendre des forces après les 30 premiers kms. Ils me voient arriver de loin, courent avec moi les derniers mètres avant le ravito. Quel plaisir de les voir! Je suis en forme et repart après qq mots d’encouragements.
Direction le col de Sencours, les paysages sont tjs aussi beaux, j’aperçois des aigles par moment mais je reste bien concentrée sur mes appuis car le terrain est tjs aussi difficile.
Je regarde mon dossard et vois qu’après ce col, quelques petites vaguelettes arrivent, je me mets en tête que ca va être sympa et plus facile de monter/descendre...grossière erreur ,les vaguelettes sur le papier sont en réalité des grosses côtes et grosses descentes...
J’étame ensuite la descente sur Tournaboup où je vais de nouveau retrouver ma mère et Joël. Quelques sucreries au ravito (car impossible de manger salé sur cette course...allez donc savoir pourquoi!!),j’en suis au 50éme mais ca fait déjà qq kms que je sais qu’après ce ravito m’attend une énième montée que je redoute...
19h,je repars du ravito avec de l’appréhension...les 1er kms qui suivent sont plutôt tranquille, j’en profite pour appeler en visio mon chéri et mes enfants puis mes copains qui sont au camping à St lary et se reposent de leurs courses...Je me fixe le prochain point de passage pour pouvoir changer de fringues...oui mais voilà, la côte que je redoutais s’avère compliquée. Je grimpe mais n’en voit pas le bout, la nuit commence à tomber tranquillement et je ne vois toujours pas ce point de passage...j’y arrive enfin, je me change pensant avoir fait le plus dur...je reprends mon périple. Les premiers pas dans le noir ne sont pas si facile que ça car en plus d’être concentrée sur le terrain, il fait aussi s’acclimater à la nuit, la fraîcheur et les balises fluorescentes. Le coucher de soleil au dessus d’un lac est d’une beauté extraordinaire...nous bifurquons vers la droite, je lève les yeux et là c'est la panique à bord....je vois au loin des minuscules points jaunes, je pense à des étoiles mais très rapidement je me rends compte que ce sont des coureurs...en plus d’être loin, ils sont surtout très haut...je regarde mon tracé sur mon dossard et m’aperçois que le point de passage à Aygues Cluses ne se trouvait finalement pas en haut du col...Je commence à fatiguer, la gorge me serre et je rumine en boucle que je ne vais jamais arriver à monter là haut...
Je m’assois sur un rocher, je regarde les étoiles, grignote un truc et repart avec le moral dans les chaussettes. Je finis par arriver en haut je ne sais même pas comment...les bénévoles nous demandent alors d’attendre d’être qq uns pour repartir en groupe et entamer la descente longue et technique...ils nous annoncent 21kms restants dont 18 de descente...en Vendée ça serait simple mais en montagne ,je me dis que je vais en avoir pour des heures et des heures surtout si je ne peux pas courir...surtout qu'il est presque 22h30... Je viens de faire 2kms avec 300 D+, j’ai mis 1h10 ,j’ai l’impression d’en avoir fait le double...la nuit, les sensations ne sont pas du tout les mêmes...
De ce passage au prochain point de passage, il y a 8kms...les 8kms les plus longs de ma vie...Je vous avoue que quelques larmes de dépit, d’agacement et d’inquiétudes ont coulé sur mes joues!!Mais une fois au Merlan ,au 70eme kms, je savais que je la franchirai cette ligne d’arrivée qui m’a fait envie depuis 3 jours...
Je me souvenais avoir pu courir quand j’avais fait le Néouvielle alors je compte bien faire pareil. Après un bol de soupe au vermicelle délicieusement bonne, je reprends mes bâtons pour monter le col du Portet qui, à côté de tous les autres me paraît facile. Puis, c'est parti, les jambes me démangent alors je cours et comme y'a 2 ans quelle satisfaction de doubler bon nombre de coureurs...il reste 12 kms environ. Mon frère me téléphone et je réponds même en courant...je suis déjà dans l’euphorie de passer cette ligne et personne ne pourra m’arrêter...Bon, sauf une petite glissade où je me fait bien peur. Mais c'est reparti, Tout schuss jusqu’en bas...à quelque chose près car mes cuisses me rappellent que j’ai déjà parcouru bon nombre de kms...
Le dernier km arrive, j’aperçois Joël ,puis qq mètres plus loin ma mère et ensuite Amandine. Tous les 3 m’accompagnement jusqu’à l’arrivée et partagent ma satisfaction d’avoir boucler ce tour des lacs!
Quel bonheur et surtout quelle fierté!!!
Courir dans la montagne est une expérience unique, expérience exigeante tant au niveau physique que mental. Je suis allée puiser dans mes ressources mais j’en suis fière.
Julie
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