Départ pour mon 10ème ultra avec un esprit revanchard car c’est le seul ultra ou j’ai abandonné il y a 2 ans à causes de grosses ampoules. C’est le gros objectif de l’année. Donc j’arrive encore mieux préparé qu’il y a 2 ans avec l’ultra Lat de l’Aneto trail à Luchon début juillet pour attaquer ces 127km et 7600m de D+.
Départ de La station de Piau-Engaly à 7h où je retrouve certains copains( Johann, Cyrille du RAPV, Eric du Raid’Yon et Karl du Raid’apt). Sur mon plan de course je décide de partir assez cool pour ne pas trop solliciter mes pieds ! Nous faisons une boucle au sommet de la station et direction le Port de Campbiel (point culminant de la course 2596 m) avant de descendre vers Gèdre. Le temps est magnifique nous avons des vues à couper le souffle avec une mer de nuage et un magnifique soleil au lever du jour ! Nous continuons en direction de Gavarnie, les sensations sont toujours aussi bonnes et le « déconnade »aussi, mais je commence à avoir des fourmis dans les jambes…
Arrivé au ravito de Gavarnie je prends des nouvelles de ma petite femme qui fait son 1er trail en montagne et Julie me dit que tout va bien. Sur les conseil de Johann et des autres copains qui me sentent en jambes je décide de partir devant à mon rythme pour profiter à fond de ma course. Proche de la cascade de Gavarnie J’entends « Allez Joris »donc je tourne la tête et je vois ma collègue Suzy et sa famille qui m’ont attendu pour me soutenir et faire un petit bout de chemin avec moi (ça fait très plaisir et je suis galvanisé) donc je fais une très grosse montée vers la Hourquette d’Alans pour entrer dans le cirque d’Estaubé. Une fois arrivée là-haut Je commence à douter un peu car j’ai les pieds qui chauffent déjà au bout de 45km !!!! Je décide donc de prendre le temps de les strapper les zones sensibles.
Je redémarre et j’entame la descente vers le barrage des Gloriettes pour ensuite redescendre vers Gèdre sur un bon rythme. J’arrive au ravitaillement de Gèdre à 19h30 avec de l’avance sur ce que j’avais prévu mais on me dit qu’il faut 4h pour rejoindre la base de vie de Luz St Sauveur car il y a une grosse montée ce qui me plombe un peu le moral. Je fais abstraction et j’attaque l’ascension sur un gros rythme et j’arrive au Km 75 à Luz en 3h30 et toujours aussi frais physiquement ! Je décide de prendre le temps sur ce ravitaillement (douche, changement de tenue, bon repas, podologue pour mes ampoules et ostéo car j’ai mal sur le pied droit) et je prends le temps d’appeler Amandine pour l’a féliciter (je suis très fier d’elle) pour sa course et la rassurer sur mon état avant d’attaquer cette longue nuit ! Au bout d’1 heure, il est minuit, je repars et je croise de nouveau Suzy qui est venue m’encourager avant d’attaquer le nuit.
Je me sens « tout neuf » pour attaquer cette grosse partie que tous les trailers redoutent, une montée de 6 km dans des rochers vers le refuge de la Glère. En effet, celle-ci est horrible et il me faut 4H pour rejoindre le sommet, ensuite la descente pour rejoindre Tournaboup est pas trop technique donc ça demande moins de concentration alors je décide d’appeler Julie avant son départ pour lui transmettre tous mes encouragements mais malheureusement je n’ai pas de réseau !
Au ravito je mange bien et je me fais de nouveau soigner les pieds car c’est le dernier ravitaillement avant un bon moment et la dernière grosse difficulté avant le Merlans. Je repars avec 2 jeunes du 160km mais le rythme est trop intense et mes pieds me font souffrir de plus en plus donc je ralentis pour gérer au mieux cette fin de course. Je comprends que je vais aller au bout mais j’ai passé la nuit pratiquement seul et ça commence à être long car ce sont 17km de rochers et racines donc il faut toujours être concentré. Vers 8h j’appelle Amandine pour lui dire que c’est interminable et que j’avance au ralenti donc que je serait très certainement en retard sur mon objectif de 30H. Elle me rebooste en me disant que le plus dur est fait et que le temps on s’en fou et que le plus important c’est d’être Finisher ! Vers 10h j’aperçois enfin le dernier ravito et là je comprends que c’est gagné donc le moral reviens et l’euphorie me gagne également donc je décide de faire les 14 derniers km sur un gros rythme car il y a pratiquement que de la descente et mes jambes sont bonnes et même si j’ai mal aux pieds je me dis que la douleur sera la même en courant ou en marchand donc FEU !!! Je me régale dans cette descente et j’ai tout qui défile dans ma tête, j’aperçois St Lary et je commence à voir les spectateurs, donc j’accélère encore pour essayer de passer sous la barre des 29H. A quelques centaines de mètres de l’arrivée je vois toute la petite famille qui m’attend pour terminer cette course ensemble. Je franchis la ligne d’arrivée en 29h00m39s avec une grande fierté et une vive émotion !!!
Rdv prochainement pour de nouvelles aventures !
Joris.
Quel plaisir de lire ton résumé, même si l’on avait eu en direct ton ressenti ! Bravo pour ta perf’ et celle de ta femme. Vous pouvez être fiers tous les 2!
RépondreSupprimerEt c'est reparti pour un tour en montagne 😆 Courir par procuration c'est bien aussi, on a vraiment l'impression d'y être et c'est beaucoup moins fatiguant ! Bravo 👏 Impressionnant ! Époustouflant ! Une gestion parfaite ! Et en plus tu as l'air d'être contagieux... bravo à tous les deux 😍
RépondreSupprimerRien ne t'arrête, c'est époustouflant.
RépondreSupprimerEt aussi doué pour partager tes aventures que pour les vivre.
Bravo à toi Joris!
C'était super à suivre en direct mais cest tout aussi sympathique de lire ton expérience apres coup! Bravo pour ta détermination et ce dépassement de soi, un bel exemple!
RépondreSupprimerJoris tu es un champion, on a eu la chance de partager un petit bout du Grp ensemble. Mais je n'arrive tjs pas à comprendre comment tu as pu nous mettre 7h et pourtant on n'a pas couru en marche arrière
RépondreSupprimerFélicitations Joris pour ton exploit et ton dixième ultra ..rien que ça...un grand bravo.Pas de soucis tu feras autant, voir bien plus ,qd tu auras mon âge 😄😄
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